« Elle a été déboutée de quatre de ses cinq demandes ».L’avocat de Tidjane Thiam, Maître Ange Rodrigue Dadjé, a résumé en une phrase la décision du tribunal.
Ce 22 mai 2025, la justice ivoirienne a confirmé la légitimité de Tidjane Thiam à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), l’un des plus anciens partis politiques du pays.
La militante Valérie Yapo contestait la régularité de la désignation du Président du PDCI, demandant l’annulation des organes qu’il avait mis en place. Elle sollicitait aussi la nomination d’un administrateur provisoire à la tête du parti.
Toutes ces requêtes ont été rejetées.
La seule décision favorable à l’ancienne déléguée d’Alépé concerne l’annulation d’une mesure disciplinaire prise à son encontre. Mais cette sanction avait déjà été levée par Tidjane Thiam bien avant le jugement. Une décision sans véritable effet donc.
« Elle a été déboutée. Elle a perdu. Et le PDCI a gagné », a insisté Maître Dadjé, affirmant que la décision du tribunal valide non seulement la présidence de l’ancien banquier mais aussi les structures qu’il a installées à la tête du parti.
À sa sortie d’audience, Valérie Yapo a affirmé : « Je suis heureuse. Je suis rétablie dans mes droits. Je suis réintégrée ».
Elle a annoncé dans la foulée son retour au siège du parti.
Pour la membre du bureau politique, cette décision est une victoire morale. Elle estime que la démission de Thiam, intervenue à l’époque pour couper court à la procédure, prouve qu’il avait conscience d’une irrégularité : « Il démissionne, il me donne raison. C’est ce que la juge a dit ».
Derrière ce jugement, le PDCI-RDA espère tourner la page.
Fondé en 1946 par Félix Houphouët-Boigny, le parti a longtemps dirigé la Côte d’Ivoire avant de passer dans l’opposition.
Le retour de Tidjane Thiam, ancien patron de Crédit Suisse, avait suscité de nombreux espoirs de renouveau. Mais depuis son élection à la tête du parti en décembre 2023, les tensions internes n’ont jamais vraiment cessé.
Malgré le verdict, la réconciliation semble lointaine. « Je ne sais pas encore si je vais collaborer avec lui. Il y a eu trop de mensonges », a-t-elle lancé, avant de conclure : « le reste, on verra bien ».
Eirena Etté
